The Blood Factory, usine à courts métrages trash

L’acteur Dany DeVito et un réalisateur underground se sont associés pour créer un site de courts métrages gore. Par Alexandre Hervaud.


Un scénariste de film gore qui aime se mettre en scène – DR

Vendredi, l’acteur, producteur et réalisateur Dany DeVito présentera au Comic-Con de San Diego son dernier méfait : le site web The Blood Factory, spécialisé dans le court-métrage gore. Déjà lancé depuis plusieurs semaines en version bêta (on peut déjà y voir cinq courts), le site est le fruit d’une collaboration entre DeVito et un certain John Albo, réalisateur et scénariste. Malgré un CV à priori désertique, le cas Albo mérite qu’on s’y intéresse un minimum…

Absent du site imdb, Albo bénéficie pourtant d’un aura à la limite du culte (Sean Penn serait fan) grâce à son long-métrage Flexing with Monty. Un film gore et fou qu’il aura mis 14 ans à réaliser, dans l’indépendance la plus totale, surmontant des problèmes qui feraient passer le tournage tumultueux du Don Quichotte de Gilliam pour trois flocons de neige sur le plateau des Bronzés font du ski.

Un des producteurs du film est mort pendant sa fabrication, débutée en 1994, et plus gênant encore, son acteur principal, Trevor Goddard, est lui aussi passé de vie à trépas en 2003. Le comédien, ancien boxeur professionnel reconverti acteur, est mort d’une overdose, après avoir cachetonné dans divers films (Mortal Kombat) et séries (JAG).

Évidemment, le manque de financement a causé d’incessantes pauses dans la production, ce qui explique la longueur de ce tournage fauché. Le film, plus ou moins inédit mais terminé depuis 2008, raconte l’histoire d’un bodybuilder narcissique dont la vie est chamboulée par l’arrivée d’une nonne aux mœurs étranges…


Détail de l’affiche de Flexing with Monty – DR

Voilà donc le type d’individu a priori sympathique avec qui DeVito (qui produisit en son temps Pulp Fiction et Bienvenue à Gattaca) s’est associé pour concevoir The Blood Factory. De facture plutôt simples, tant au niveau scénaristiques que visuels (l’image vidéo n’est pas toujours très léchée…), les premiers courts disponibles donnent un avant-goût bien barbare des réjouissances à venir.

Inceste, éviscération, sado-masochisme et démembrements divers s’enchaînent gaiement, agrémentés de dialogues parfois sympathiques, comme cette échange post-coït dans le court Shade of Sin :

« C’était la meilleure baise de toute ma vie ! C’est quoi ton secret ?
– Le sexe est un art…
– Dans ce cas là, ta chatte mérite clairement sa place au Louvres ! »

DeVito a confié à Variety l’état d’avancement du projet : « John écrit les films, j’en ai tourné une quinzaine, on en a une cinquantaine en stock. C’est du Grand-Guignol sanglant à la Mario Bava, d’une durée de 4 à 6 minutes environ ». Niveau modèle économique, le duo a choisi de ne pas matraquer l’internaute de publicité, préférant miser sur les produits dérivés potentiels.

« On est en train de faire des romans graphiques de chaque court métrage, et notre plan à long terme est de proposer aux gens différents services, du DVD à la téléphonie mobile… », explique DeVito, qui assure que pour le moment, l’important est de « prendre du bon temps ».

NB : le site étant interdit aux mineurs, les internautes doivent spécifier leur âge pour y avoir accès.

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