Retour sur le Festival Lumière & Festival Francophone en Beaujolais 2017 !

Bonjour à tous les auditeurs de la lettre a Jal !

J’ai eu la chance de pouvoir participer à deux festivals de cinéma et j’aimerais vous faire partager mes découvertes et rencontres cinéphiles.

Festival Lumière 2017 !

Du 14 au 22 octobre, je me suis rendue au célèbre festival lumière à Lyon; ouverture à la Halle Tony Garnier où j’étais pour déclarer la 9e edition du festival ouvert. Une semaine d’ambiance festive et de passion, organisée par le réalisateur Bertrand Tavernier, et présentée par le vice-président Thierry Frémaux (qui est aussi président du festival de Cannes).

Sont venus pour l’ouverture des stars internationales et françaises comme Michael Mann, Vincent Lindon, Vincent Cassel, Guillermo del Toro, Tilda Swinton,  Marina Foïs, Gérard Jugnot, Catherine Frot ou Eddy Mitchell … Après la spectaculaire entrée en scène des artistes, sont présentés les films de la semaine. La ministre de la culture Françoise Nyssen, et Gérard Colomb (ancien maire de Lyon devenu ministre de l’intérieur) sont aussi venu assister à cette ouverture chaleureuse. L’ouverture est déclarée par tous les artistes… puis le publique ! Un bel hommage rendu à Jean Rochefort, décédé le 9 octobre dernier.

Cette année, sont à l’honneur les films de Henri Georges Clouzot et Wong Kar Wai, réalisateur chinois vainqueur du prix pour cette édition.

Pour ma part, je suis allée voir 6 films durant cette semaine riche en émotion. La mort aux trousses de Hitchcock, a été déjà projetée à l’ouverture. J’avais déjà vu plusieurs Hitchcock (Les Oiseaux, Fenêtre sur Cour, Sueurs froides) et je crois que dans ce film, c’est la scène de l’avion qui m’a le plus marqué, ainsi que la scène finale : la course poursuite effrénée des protagonistes sur le Mount Rushmore. Une vraie maîtrise du suspens!

L’autre film qui m’a fait bouillir; Les Diaboliques par HG Cluzot: une vraie spirale qui emporte le spectateur dans ce trou noir et n’arrive pas à en sortir. Ses deux femmes aux ambitions meurtrières qui ne semblent pas maîtriser leur préparation de meurtre contre un mari et amant respectivement violent, nous font parfois nous mordre les doigts, parfois rire, parfois tout remettre en question: le spectateur est mené là où le réalisateur le souhaite.

Contrairement au Quai de Orfèvres! Que j’ai moins aimé, car trouvé moins intense dramatiquement, et moins garni de rebondissements. Je ne néglige tout de fois pas du tout les performances des acteurs (notamment Jouvet) qui sont à mourir de rire !

Rencontre du 3e type m’a bien plu car cette histoire aussi universelle que de raconter l’arriver d’extra terrestres sur terre, est ici abordée de façon royalement singulière ! Un père devenu fou par sa vision d’un vaisseau spatial, ainsi que cette scène formidable et étonnante de toute une foulée d’habitants qui viennent s’installer avec des fauteuils tranquillement sur la route pour assister au spectacle de l’arrivée des aliens !!

En milieu de semaine, je suis allée à l’institut lumière pour une séance, et au moment où je suis arrivée devant l’entrée, Wong Kar Wai est sorti (de nul part) et s’est placé juste devant moi !! Il était en train de préparer sa sortie des usines lumière, comme le veut la tradition chaque année. Il a parlé un instant avec Thierry Frémaux et je suis restée derrière eux a tenter de comprendre le vague anglais (appelé de façon moderne « globish ») qu’ils baraguinaient !

L’avant dernier jour, je suis allée voir Un homme amoureux de Diane Kurys, réalisatrice française, et née à Lyon, que je ne connaissais pas jusque là. Le jeu d’acteur m’a vraiment émue et bouleversée ; l’amour entre les deux acteurs (et personnage!) principaux semble vouloir se frailler un chemin dans ce monde où la production de cinéma est maîtresse et ne leur laisse aucun choix de vie.

Le film que j’ai préféré de tous ceux que j’ai vu est le film de la clôture (le meilleur pour la fin!): In the Mood for Love de Wong Kar Wai. Un chef d’oeuvre cinématographique autant dans sa mise en scène sombre à travers les vieux quartiers de Hong Kong, dans ses jeux de caméra magnifiques et envoûtants, que sa musique rythmique qui revient sans cesse et donne un vrai tempo au film. Mais j’ai surtout apprécié ses nombreuses suggestions : pas une fois le spectateur ne voit le visage des deux époux respectifs trompeurs de M. Chow et Mme. Chan ! Seuls ses deux personnages que la vie semble vouloir séparer naturellement restent au centre de l’intrigue scénaristique. Une belle histoire dans un cadre parfaitement maitrisé et absolument fantastique projeté à l’écran, en compagnie de plus de 4000 personnes dans la salle. Je trouve que loin d’un blockbuster, In the Mood for Love prouve qu’un film peut être parfaitement réussi et admiré pour sa qualité plastique, artistique, et de réalisation.

A la fin de la projection, le réalisateur est venu sur scène avec sa femme et son fidèle directeur de photogaphie Christopher Doyle, qui me paraissait d’ailleurs un peu foufou (il dansait et embrassait tout le monde sur scène!).

A la fin du festival, je suis allée faire un tour à l’exposition dédiée aux films de Wong Kar Wai : une grande galerie décorée de photographies présentant plusieurs images de tournages ou acteurs en scène. Encore une fois de magnifiques images précises et au sommet de la contemplation. Ca m’a donné vraiment envie de voir les autres films de Wong Kar Wai ; The Grandmaster, Chunking Express, 2046, Nos Années Sauvages, ou Les Anges déchus.

Ce que je trouve pertinant et original avec ce festival, c’est que contrairement au festival de Cannes, il n’y a pas de concours de films. Le prix décerné chaque année et prédéfini.

Festival francophone en Beaujolais au Cinéma les 400 coups

Du 6 au 12 novembre, j’ai passé presque tous mes soirs aux cinéma les 400 coups, cinéma d’art et d’essai de Villefranche/Saone. Un programme tout autre que celui du festival lumière car la plupart sont des films engagés, de jeunes auteurs, et tout juste finit (en avant première ou en salle).

J’ai donc assisté à la rencontre-conférence de Marion Vernoux, réalisatrice/scénariste et auteure française, à la médiathèque de Villefranche. L’ambiance était très chaleureuse ; une femme qui n’ose pas reculer devant les difficultés, et qui sait exactement ce qu’elle veut et avec qui travailler. Le soir même, nous sommes allés voir Gaspard va au mariage de Anthony Cordier.

Une très grande avant première puisque le film sortira en mars prochain !! Une très grande surprise ! Des questionnements très rare à l’écran : l’amour d’une famille déchirée par le travail acharné de l’entretient d’une ferme, le parcours de chacun d’eux, la rencontre provoquée entre Gaspard et Laura… J’ai particulièrement aimé le jeu du rôle du père de la famille ; à la fois sympathique, comique sur les bords, et très touchant.

Le jeudi soir, je suis allée voir 2 films d’affilés : En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui , et Jusqu’à la garde de Xavier Legrand. Le premier film témoigne de trois histoires de l’Algérie d’aujourd’hui : un riche promoteur immobilier confronté à une vie banale, un médecin neurologue qui a refait sa vie mais est rattrapé par ses précédents terroristes, et une jeune fille mariée par interêt à un homme plus agé et qui retrouve un de ces anciens amours. Les scènes de transitions, de voyage où l’on voit toujours ce même plan d’ensemble en plongée des voitures, m’ont particulièrement marquées. Une déclaration d’amour à ce beau pays qui s’emparent de nos préjugés européens pour en faire une grande poésie.

Jusqu’à la garde est sans doute un des films les plus marquants de mon année 2017. Ce n’est effectivement pas pour rien que Xavier Legrand, son réalisateur, l’ait ainsi surnommé : « thriller conjugual ». Je peux vous dire que je suis restée cramponer en sueur sur mon siège quasiment toute la séance !! Une histoire de violence conjuguale… mais après les actes de violences de le vie de couple et durant le processus long et pénible du divorce des époux ! Chaque scène est dotée d’une obsucurité sans égale : la fête des 18 ans de la fille ainée où le père tente d’y trouver sa femme, celle-ci qui se cache de son mari par peur de revivre les excès qu’elle a subit, le comportement similaire des parents (et des familles en générale) envers leur fils devenut alors lui-même violent, et enfin, la scène finale qui est juste horripilante où le mari, ayant enfin trouvé le lieu d’habitation de sa femme, se rend au domicile avec un fusil et tente, avec une violence inouïe, de pénétrer dans l’appartement.

J’ai terminé mes semaines festivals avec le film d’animation Zombillénium, inspiré de la BD portant le même nom, de Arthur de Pins, lui-même dessinateur puis réalisateur du film, en duo avec Alexis Ducord. Cependant, le film varie de la BD très engagée de de Pins. Il se déroule dans un parc d’attraction ayant embauché de vrais monstres. Pour les enfants comme pour les adultes !

Conclusion :

J’espère que mes deux visites au festival lumière et festival francophone en Beaujolais vous donnerons envie de tenter à votre tour l’expérience d’une semaine découverte filmique variée.

 

 

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