Edito #7 : Pourquoi je porte un chapeau ?

Quand on est maniacodépressif, on fonctionne généralement de cette manière : quand le moral ne va pas, cela ne va pas, et lorsque l’humeur est bonne : on sait que cela ne durera guère
et donc cela ne commence à ne plus aller très fort*. Héraclite d’Éphèse fonctionnait de cette manière-là, et selon Angelo Brelich il n’en était pas moins le plus grand penseur de tous les
temps.


Personne n’échappe vraiment à la maniacodépressivité  m’a dit un jour le maître tout puissant des muffins du septième arrondissement de Lyon, ce n’est
rien de plus que des hauts et des bas en un peu plus poussés.


Le truc pour s’en sortir c’est de garder en tête que la solution à cet état a été écrite il y a bien longtemps sur le portique de ce qui constitue pour
l’humanité un des premiers squatte de toxicos au monde : le temple de Delphes**.


Vous pouvez aussi aller vous assoir sur un rocher et attendre que le moral revienne (ne pas se nourrir est un plus). Or, c’est ce que fit le plus grand penseur
de tous les temps, dont je parle plus haut  et dans cet ordre je vous prie. Résultat, il se chope la plus grosse colique du sixième siécle avant JC en bouffant de mauvaises plantes sur sa
colline, il en redescend pour se faire soigner mais personne ne comprit alors la métaphore qu’il décida d’utiliser à ce moment-là pour expliquer son cas aux médecins. A court d’alternatives, il
cru trouver son propre remède en se couvrant de bouses (et/ou d’excréments) et mourut faute de pouvoir se les enlever une fois qu’il eut prit conscience qu(apparement ça ne marchait
pas.


Évidemment, Héraclite d’Éphèse n’est pas le seul grand penseur dont la mort ne colle pas à la hauteur des idées, mais reconnaissons que nous tenons-là un
champion.


La question que je pose maintenant est de savoir si la mort de l’être que je considère comme le plus grand penseur de ces quinze dernières minutes sera liée au
mal de doigt. Le stylo c’est bien, c’est joli, ça rempli la jolie page blanche avec beaucoup plus de classe que mon imprimante Canon.


La feuille vierge passe du statut d’objet commun à celui d’objet communicant né de l’énergie conjointe du cerveau et de ses mimines. Ah ! cette célèbre page
blanche à la fois promesse d’idées, de concepts, d’histoires inédites tout comme de gribouillis débiles. Bref, n’emèche qu’elle fait bobo aux doigts d’autant quand on est habitué à la frappe
tellurique et technologique du clavier d’ordinateur.


Reste que la page que je viens de noircir est bien jolie. De loin, alors qu’elle n’est qu’une page écrite, elle semble détenir de lourds secrets ou des
révélations que bien des curieux profaneraient, tel de faux Indiana Jones sans chapeaux.


C’est pour ça que je porte un chapeau.

 

La semaine prochaine je vous parlerai de mon anniversaire, de ma liste de cadeaux et un peu de l’intérêt de produire des courts métrages. Ou pas.

 

* voilà une phrase qui m’interdit toute incursion future dans le domaine de la littérature.

** pour ceux qui ne connaissent pas LA phrase je vous renvoie aux œuvres de frères Washowsky ou, au pire, à Wikipédia.

Laisse un commentaire grâce à la technologie Facebook :