Critique Nanar : L’Île des Komodos géants de Jim Wynorski

Diffusé en septembre 2005 sur M6 où il était annoncé comme « inédit » (ce qui est souvent un indice de nullité!), ce film (ou plutôt cette chose) semble vouloir surfer, avec 10 ans de retard, sur le succès de « Jurassic Park ». Évidemment les effets spéciaux ressemblent plus à un brouillon de jeu vidéo accolé à des décors et personnages réels d’une fadeur affligeante.

L’intrigue, quant à elle, aurait pu suffire à agrémenter une BD sur le dos d’un paquet de Corn Flakes miniature: après un braquage de casino, une bande de pieds nickelés sont contraints par la météo de faire atterrir leur hélico sur une île tropicale.

Malheureusement pour eux ils sont tombés sur une propriété de l’armée US où des expériences scientifiques ont mal tourné, donnant naissance à des varans géants qui ne cessent de grossir.

Alors qui avons-nous dans ce merdier, dites-moi ? Dressons un petit descriptif des personnages si passionnants qui peuplent cette aventure rocambolesque! Les pieds nickelés sont 4 (enfin 3 véritablement mais bon peu importe, on s’en fout, c’est un détail subtil !):
–  le chef de la bande, macho-séducteur à 2 balles, qui a fait le plein de muscles en se vidant la cervelle et qui est plus excité par son butin que par sa putain (cf. personnage suivant) ;
– sa copine, sorte de bimbo provoco-vulgaire au style R&B-iesque, affublée d’un menton à la Tori Spelling et de questions existentialo-romantiques pitoyables sur sa vie ratée ;
– le boulet inutile de la bande, sorte de Cauet barbu (sans l’humour lourd qui va avec heureusement !), avec un style « batteur pour Kyo » ;
– le pilote d’hélico, ex-marine ou je-ne-sais-quelle-cliché-amerloque, qui a été engagé par le trio pour les emmener loin, donc s’en fout complètement des autres et du butin, donc n’hésitera pas à leur mettre des bâtons dans les roues tant il les méprise, donc c’est lui qui fait que les pieds nickelés sont finalement 3 et pas 4 !  Bref, un sous-héros (presque) incorruptible dont on sait dès le début qu’il survivra à l’aventure !

Et puis bien sûr il y a l’équipe de scientifiques:
– le professeur responsable de cet enfer, sosie américain de Pierre Mondy (avec le charisme et le sex-appeal qui vont avec !),
– sa fille, blondasse tout droit issue d’un calendrier sexy parant la cabine d’un camionneur texan des années 80, avec le QI et le charme d’un yorkshire,
– l’assistante du professeur, brune à peine plus âgée que la blondasse, maîtresse et collaboratrice dévouée corps et âme à ce professeur depuis la mort de sa femme (celle du professeur pas de l’assistante, suivez un peu !),
– l’assistant au charme italo, personnage qui a sûrement été créé comme équivalent (raté) du Jeff Goldblum du précédemment cité « Jurassic Park », lui aussi au courage extrême et à l’humour sarcastique,
– le jeune assistant amoureux de la blondasse qui mourra presque dès le début donc on s’en fout (d’ailleurs la blondasse s’en fout un peu aussi !).

Ajoutons à cela le colonel (ou je ne sais quel grade, on s’en fout) responsable et initiateur du programme scientifique, réfugié dans sa base hawaïenne, qui ordonnera la destruction de l’île et des ses occupants (témoins gênants), et qui aura la bonne idée de se suicider à la fin à l’annonce de la survie de certains d’entre eux! (désolé de casser le suspense !)

Bon j’imagine que cette galerie de portraits est déjà très alléchante mais je propose d’enfoncer un peu le clou avec une autre petite liste (ça ne mérite pas de se casser le cul à organiser cette « critique ») :
– Notons l’ignorance et la désinformation affligeante qui est à la base du titre (en tout cas la version française): Komodo est le nom d’une île où vivent des varans dits « varans de Komodo » mais parler de Komodos ne veut absolument rien dire! C’est un peu la même connerie que celle des producteurs de « Koh-Lanta » qui continuent à utiliser le nom de cette île thaïlandaise pour toutes les saisons de leur émission alors que seule la première saison y avait été tournée. Bref rien que ça, ça irrite.
– Le doublage français est toujours au top du faux détournement/vrai ridicule comme le veut le genre série ZZZZ.
– Non seulement les varans sont là pour dévorer les gens mais en plus si on touche leur bave par terre, on se transforme en zombie! Ouah, ça c’est une idée hallucinante! Le problème c’est que même si ça aurait pu être « fun » (on ne sait jamais), ça passe complètement inaperçu tellement c’est mal réalisé ! (c’est le summum de la « lose », non ?)
– N’oublions surtout pas de signaler la navrante scène érotique où la blondasse se baigne en string pendant que sa belle-mère analyse on ne sait plus trop quoi afin d’évaluer la taille atteinte par les varans. Bref, ça sent le roussis et le danger est partout, mais la blondasse préfère se prélasser à poil! Grotesque et hilarant à la fois, et aussi excitant qu’un concert de Sylvie Vartan.

Bon je vous laisse quelques détails croustillants à découvrir vous-même… si vous y tenez vraiment!

Raphoufou


Réalisateur : Jim Wynorski
Acteurs : William Langlois, Tim Abell, Melissa Brasselle, Gail Harris, Paul Logan…
Scénario : Steve Latshaw

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