[Critique Nanar] Forrest Warrior

Il y a bien longtemps, un guerrier blanc du nom de McKenna, veillait sur une forêt de l’Amérique encore sauvage. Habité par l’esprit des
montagnes et de trois animaux symboliques de ces contrées (le loup, l’ours et l’aigle), il réapparaît par miracle de nos jours pour aider des enfants à sauver leur forêt favorite des
mains destructrices d’un entrepreneur sans scrupule et de ses acolytes bûcherons.

Quel grand art ! Concentrez-vous et imaginez : Chuck Norris et son regard d’éternel cocker, oui Chuck Norris ! Le cultissime Chuck de la série non moins naze Walker Texas Ranger, Chuck habillé en pseudo-Davy
Crocket, distribuant ça et là certains pains à des méchants sortis tout droit de « Maman j’ai râté l’avion, épisode 28 ½ », apparaissant par ci par là comme par miracle, avec son charisme
George-W-Bushien… Ça donne envie n’est-ce pas ? En plus c’est son frère Aaron Norris qui réalise et il est accompagné de très grands acteurs américains : Terry Kiser, Max Gail, Megan Paul, Roscoe Lee
Browne

Non je rigole, ce ne sont que des inconnus !

Bon, soyons tout de même francs : c’est un film familial américain donc comme la tradition de ce sous-genre le veut souvent, l’intrigue n’est pas plus compliquée qu’un menu
McDo et la psychologie des personnages est aussi approfondie qu’un discours d’inauguration d’un concours de miss dans le fin fond du Kentucky. Normal puisque la cible n’est autre que le
beauf américain de base, celui qui ne connaît du monde que son ranch poussiéreux, infesté de symboles patriotiques et de valeurs à la mords-moi-l’nœud. Bref une vision étroite d’où un
film étroit. Si vous avez envie de me dire : « oui mais un film étroit, ça fait 4 ! », vous seriez déjà au-dessus du film dans le niveau de l’humour !


Ah oui j’avais oublié de signaler que le film se veut drôle. Bonne nouvelle : il l’est ! Mauvaise nouvelle : pas aux moments voulus ! Les gags tombent à plat sur
l’autoroute de notre appréciation alors qu’on s’en donne à cœur joie pour rigoler au 57° degré de la stupidité de… euh, ben, de tout, en fait

Il existe notamment des moments d’anthologie dans les répliques du doublage français, lequel sonne comme un détournement digne des Nuls sauf que ce
n’est pas fait exprès ! Un petit exemple ?

Clovis (le seul Noir du film, quota oblige ?), affublé d’un accent grotesque à la limite du racisme, qui demande aux enfants (avant leur départ en excursion) sur un ton très publicitaire
« vous avez assez de provisions, de pain, de barres de céréales ? » avant de leur proposer sérieusement du papier toilette !

Bon un autre pour la route : alors que les gosses font subir au plus jeune une sorte de bizutage, Austene (la seule fille du groupe, quota oblige ?) s’exclame : « bon l’initiation est
terminée, il a mangé les 15 sardines, il a bu le chocolat au lait, ça suffit, on lui épargne l’épisode des cookies ! »

A ce tableau, rajoutons un discours moralisateur écolo cul-cul, un sens de l’esthétique quasi inexistant (sauf quelques rares scènes bien éclairées), une musique au mètre agaçante, des
tonnes de plans de coupe inutiles ou trop appuyés (le talkie-walkie par exemple, pour bien que le gosse du Kentucky comprenne que ça sera utile
plus tard !), une réalisation digne du pire des amateurismes, à base d’ellipses et montages alternés mal utilisés… En bref, on obtient sûrement un grand film dans l’histoire des navets
cinématographiques !

Raphaël


Réalisateur : Aaron Norris
Avec Chuck Norris, Terry Kiser, Max Gail…
Scénario : Ron Swanson, Galen Thompson

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