Analyse | « Invasion Los Angeles » de John Carpenter (1988)

« Si vous ne voulez plus vous faire baiser par des enfoirés, ouvrez les yeux »

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Film Américain (1h34) de John Carpenter
Titre Original : They live
Sortie au cinéma en France : 19 Avril 1988

Étude universitaire écrite en 2004 par Pierre Brunet, membre fondateur de l’association AOA.

Invasion Los Angeles afficheInvasion Los Angeles (They Live) est un film de science-fiction de John Carpenter, d’après la nouvelle Les Fascinateurs de Ray Faraday Nelson. Le scénariste, Frank Armitage, n’est autre que John Carpenter lui-même, le pseudonyme étant emprunté à l’un des héros du romancier Howard Phillips Lovecraft.

L’histoire : John Nada parcourt les routes à la recherche de travail comme ouvrier sur les chantiers. Embauché à Los Angeles, il fait la connaissance de Frank Armitage qui lui propose de venir loger dans son bidonville. John va y découvrir une paire de lunettes hors du commun : elles permettent de voir le monde tel qu’il est réellement, à savoir gouverné par des extra-terrestres ayant l’apparence d’humains et maintenant ces derniers dans un état apathique au moyen d’une propagande subliminale omniprésente.

Si le film est un violent réquisitoire contre le capitalisme sauvage, l’ultra libéralisme et les dérives d’un système social hyper-contrôlé, il n’en reste pas moins que la démarche de Carpenter est prise dans de nombreuses ambiguïtés et contradictions.

1 – Des contradictions :

John Carpenter– Carpenter considère curieusement Invasion Los Angeles avant tout comme un film d’action. On peut cependant s’interroger sur la sincérité de ses propos tant la dénonciation sociale est présente dans l’œuvre de Carpenter (Assault, New York 1997 et Los Angeles 2013). D’autant plus qu’il a confié que l’idée du film lui était venue, certes après la lecture d’une nouvelle de Ray Nelson « Les fascinateurs » (Eight O’Clock in the morning, 1963) mais surtout en réaction à la politique libérale de Reagan qui le dégoûte et qu’il ne supporte pas.

– Même si le film est considéré comme l’un des plus subversif de ces vingt dernières années, les choix politiques et le positionnement de Carpenter ne tendent pas vraiment à gauche. Il se considère en effet comme un bon « capitaliste heureux et fier de l’être » (1) et ne cache pas qu’il « adore gagner de l’argent ». Ceci rend ce film, subversif à souhait, d’autant plus intéressant qu’il n’est pas l’œuvre d’un cinéaste de gauche.

– Pour Carpenter, les États-Unis sont un pays puritain et difficile à comprendre. Mais il l’aime : « pour rien au monde je ne changerai de pays ». Mais il regrette dans le même temps que les valeurs américaines aient envahies le monde entier : « c’est triste, c’est une honte » affirme-t-il . de plus, s’il a rejeté les années Reagan, il a été tout aussi critique sur les années Bush père, mais aussi sur les années Clinton. Son positionnement politique semble donc complexe et contradictoire.

– Carpenter est tout sauf un révolutionnaire, mais l’analyse critique propre au film est basée sur une analyse de la société à travers le prisme marxiste de la « lutte des classes ». Les aliens ont trusté les principales positions de la hiérarchie sociale et économique, la classe dirigeante a fait alliance avec les extra-terrestres pour conserver sa place et continuer à s’enrichir. La classe moyenne est en grande majorité apathique, certains n’hésitant pas à collaborer en espérant certainement une promotion sociale (Cf. la collaboration et la trahison d’Holly). Enfin, comme l’explique Carpenter, tout le film est considéré du point de vue des pauvres, des laissez-pour-compte (Cf. la scène d’exposition qui voit John se balader dans tous les quartiers, riches puis pauvres, pour finir par échouer à Justiceville).

They Live we sleepIl y a ainsi toujours une claire opposition entre la classe des riches, cynique et manipulatrice, et la classe des pauvres qui essaie de s’en sortir. La pensée marxiste est même reprise dans sa conception d’une nécessaire révolution, qui seule, peut permettre de modifier durablement le système (voir plus loin).

Les contradictions du film proviennent en réalité des contradictions mêmes de l’auteur. Tout d’abord envers Hollywood et les Studios : son œuvre se balance constamment entre la volonté farouche de rester indépendant et le désir de faire des films esthétiquement plus ambitieux, nécessitant donc des budgets importants. Il est viscéralement attaché à son pays, et plus particulièrement à la Californie et Los Angeles. Il reconnaît que c’est cet amour qu’il amène à toujours revenir tourner dans cette ville et qui le pousse à bien la filmer. En même temps, il reconnaît que la ville, par certains de ses aspects, est pourrie.

Ces contradictions s’expliquent aussi en partie par son idéalisme perdu : il a tenu ainsi des propos très durs envers ceux de sa génération qui est passée du statut d’idéaliste (anti-Vietnam, anti-capitaliste) à celui de conformiste. Le summum étant atteint lors des années 80.

Dans le film, s’il est difficile de garder les lunettes longtemps, c’est parce qu’il est en réalité difficile de soutenir la vérité quand elle nous apparaît soudainement au grand jour. Il est en effet plus commode de rester volontairement dans l’illusion et la conformité que d’affronter les durs réalités. Carpenter qui tient des propos assez durs à son encontre, se considère d’ailleurs lui-même comme « une pute » qui va où le conduisent ses intérêts : il a trahit ses idéaux de jeunesse et ne se le pardonne pas vraiment.

C’est peut-être aussi pour ça que certains de ses films sont aussi subversifs. Une manière de se racheter en somme.

2 – Une critique violente de la société

La structure sociale :

Le film se sert d’une trame marxiste (vision des rapports sociaux en terme de lutte des classes) pour brosser le portrait d’une société américaine typique des années 1980. C’est ce que dit en substance le premier avertissement télévisuel :

« Les pauvres et les démunis augmentent sans cesse. La justice raciale et les droits de l’homme n’existent plus. Ils ont créer une société répressive dont nous sommes les complices sans le savoir ».

Cette structure de classe est explicitement décrite dans le film.

Classe des riches :

Invasion Los AngelesLa scène du « conseil d’administration » est explicite. Le cynisme et la cupidité de la classe possédante se montrent au grand jour. Comme un PDG devant ses actionnaires, un dirigeant alien expose les bons résultats annuels (+39 % de bénéfices) ainsi que les prévisions stratégiques à LT (toute la planète sera sous le contrôle de l’alliance vers 2025).

Comme dans la plupart des entreprises, le critère écologique n’entre pas en ligne de compte dans l’élaboration de la stratégie de croissance et de développement : seuls comptent les résultats financiers.

Carpenter évoque ici brièvement le thème de la destruction de l’environnement par les processus d’industrialisation. Le thème de la corruption est également abordé : les élites collaborent volontiers avec les nouveaux maîtres : « il faut être du bon coté » comme dit le guide de John et Franck dans les locaux de Canal 54. La corruption vaut aussi pour les métiers stratégiques comme la police ou les médias : il faut à tout prix contrôler le secteur de la sécurité et de l’information.

Ce sont toujours les deux secteurs clés sur lesquels s’appuient une dictature ou une organisation chargée de renverser un régime. C’est exactement ce qui s’est passée, par exemple, au Venezuela lors de la tentative manquée de coup d’Etat en 2002 (alliance CIA, armée vénézuélienne, patronat & chaînes télé privées).

Classe moyenne :

Invasion Los AngelesLa classe moyenne s’amenuise, de plus en plus de gens sombrent dans la pauvreté.  L’inertie comportementale est le premier facteur de maintien du conformisme sociale.

Structurellement, l’augmentation de la part de la classe moyenne dans la société entraîne un risque plus élevé d’inertie. Les règles du jeu social sont en effet pratiquement toutes imposées par la classe dominante.

Or la classe moyenne aura davantage tendance a essayer de jouer le jeu que de le modifier. Les comportements révolutionnaires (en tout cas ayant une forte assise populaire ) ne peuvent naître qu’au sein des couches défavorisées de la population. Seule une prise de conscience massive peut modifier de manière durable les règles du jeu social.

Une bonne stratégie dictatoriale consiste donc à contrôler la classe moyenne en l’amenant à considérer les règles établies comme des paradigmes sociaux inamovibles et à réduire au silence toute velléité contestataire violente qui pourrait naître au sein de la classe défavorisée.

Classe des pauvres :

A l’inertie des comportements et une compréhension confuse et superficielle de la réalité s’ajoute, dans un second temps un sentiment de peur.

L’étape suivante de l’engagement est encore plus difficile car elle implique en effet directement l’individu. Il va devoir se positionner clairement dans les rouages de la sociétés pour essayer d’en faire changer le sens. Dans le film, la comparaison des comportements antagonistes de Frank et de John est un bon exemple. Au départ John se fait le chantre de la patience : il veut juste survivre. C’est aussi un laissé-pour-compte de la société, mais il veut s’en sortir . Il croît encore à l’Amérique, à ses valeurs contrairement à son ami qui veut « défoncer les bagnoles de riches à coup de marteau-piqueur ».

John est un solitaire, un dur qui veut rester digne coûte que coûte devant l’adversité. Carpenter a d’ailleurs glissé quelques traits de caractère personnels dans le personnage de John qui a foi en son pays et reste convaincu qu’il aura lui aussi sa chance un jour. On sent aussi que certaines blessures de Nada sont proches du cinéaste (passage de son enfance).

They Live FightTout le parcours de John depuis son arrivée jusqu’à Justiceville en passant par les beaux quartiers de Los Angeles. Les lignes de démarcation géographique de la ville sont bien montrées par Carpenter. Il a à cœur de montrer les disparités architecturales, symboles de la fracture sociale et de la marginalisation de toute une frange de la société.

Mais c’est John, qui croyait le plus dans le système, qui finit par se « réveiller » alors que Franck hésite longtemps avant de transcrire son ressentiment en actes de rébellion : « à force de ne pas chercher les embrouilles, c’est elles qui te trouvent » glisse-t-il à Franck. John commence alors sa prise de conscience et décide de réagir.

La confrontation entre les deux amis relève d’une double volonté de Carpenter. Tout d’abord pour le fun, pour le plaisir de voir des types se castagner pendant 10 minutes dans une scène de combat, voulue comme la plus longue et la plus spectaculaire jamais tournée jusqu’alors (répétition pendant un mois et demi, vrais coups portés, utilisation de l’expérience de Roddy Piper en tant que catcheur, soutient d’un chorégraphe).

Cette scène symbolise aussi le refus et la douleur de prendre conscience de la vérité : danger personnel – ils mourront d’ailleurs -, danger pour sa famille.

Une critique du consumérisme :

L’utilisation du noir& blanc sert à appuyer la laideur du monde réel alors que la couleur sert visuellement les artifices du monde illusoire.

Les panneaux publicitaires masquent plusieurs messages qui enjoignent les citoyens à une obéissance inconditionnelle à l’autorité : « obéissez », « soumettez-vous », « ne mettez pas en doute l’autorité »

A un conformisme social : « conformez-vous », « pas d’imagination », « regardez la télé », « mariez-vous et faîtes des enfants », « restez endormi »

A l’acceptation d’un système économique inégalitaire : « consommez », « ceci est votre dieu » , « ne pensez pas ».

They Live

Cette technique de vision acquiert une nouvelle résonance aujourd’hui car les matraquages publicitaires par tous les supports médiatiques possibles se sont non seulement accrus et complexifiés, mais ils sont devenus, pour ainsi dire, plus invisibles.

The Live We SleepÉtant omniprésente, la publicité est en effet devenue partie intégrante du paysage urbain et de le vie quotidienne. Les citoyens se sont habitués à vivre avec elle.

Cette infiltration territoriale (Cf. Les nouveaux territoires de la publicité : Internet, films, etc.) ou psychologique de la publicité avec la sophistication des procédés amenant à une manipulation de plus en plus précise du champ de conscience du consommateur et de ses désirs, a conduit certains groupes de citoyens à se révolter.

En témoigne, par exemple, le procès actuel qui se déroule à Paris dans lequel 60 « tagueurs de pub » sont attaqués par la RATP pour dégradation de matériel.

Leur but n’était pas de porter préjudice à la RATP, mais de rappeler simplement aux gens que la publicité doit rester, aux yeux des citoyens accoutumés, ce qu’elle a toujours été : une tentative de manipulation de l’esprit.

Ceux qui ne considère la publicité comme un simple moyen d’expression et d’information à visée économique doivent reconnaître que la surexposition, ici la prolifération des affiches dans les couloirs de métro, le « bourrage de crâne » peut être légitimement perçue comme une nuisance.

3 – La manipulation de la pensée.

Un jeu avec le spectateur :

Invasion Los AngelesJusqu’à ce que la découverte de John soit attestée par celle d’une seconde personne, le film possède une double lecture, entraînant une ambiguïté qui est volontairement appuyée par Carpenter.

Ainsi une première lecture tragi-comique fait apparaître le comportement de John comme celui d’un fou ou d’un homme qui est en train de craquer. Un peu à la manière de M. Douglas dans Chute libre, on peut très bien supposer que John Nada a fini par ne plus pouvoir assumer ses emmerdements. Après tout, sa vie n’est pas stable : il vient de débarquer dans une ville qu’il ne connaît pas, il a du mal à trouver du travail. Sans abri, il se fait loger par un ami dans un ghetto. La rafle et les bastonnades policières auront sans doute été un sacré choc pour lui.

Face a toutes ses injustices, il pète les plombs, victime d’hallucinations : il trouve un carton rempli de lunettes de soleil, va se cacher au milieu des poubelles pour les essayer, commence à délirer sur les panneaux publicitaires puis sur les gens (scène dans la librairie, scène avec la vieille dans le magasin). Il tue deux flics, attaque une banque lors de l’attaque il affirme sereinement :

Invasion Los Angeles

Je suis venu ici pour mâcher du chewing-gum ou pour tirer dans le tas, manque de bol je n’ai plus de chewing-gum

Il finit par enlever une honorable citoyenne et se retrouver chez elle un peu groggy contre le canapé, puis cherche du secours auprès de Franck en lui tenant des propos qui semblent, de l’extérieur, complètement incohérents.

A travers cet enchaînement bidonnant de scènes toujours plus drôles, Carpenter laisse subtilement planer le doute en délivrant quelques fausses pistes : le comportement perturbé et irrationnel de John (il se moque des aliens et se fait rapidement repérer), la destruction de la soucoupe volante qui ne laisse que peu de débris (c’est à peine si un petit morceau métallique de « quelque chose » tombe à ses pieds, enfin le retardement d’une confirmation de l’effet des lunettes par un second témoin (Holly ou Franck).

Après cette confirmation, la deuxième lecture, fantastique cette fois, intervient. Tout l’enjeu dramatique peut enfin se dérouler :

La Manipulation des citoyens :

L’hypnose :

They Live TVA propos de la nouvelle les fascinateurs qui l’a en partie inspiré, Carpenter raconte :

« Un mec va voir un spectacle d’hypnose. L’hypnotiseur dit à quelqu’un de se réveiller. C’est le héros qui se réveille, il avait été hypnotisé. »

Pour rendre l’idée plus visuelle, il a eu l’idée des lunettes de soleil. Aussi à plusieurs reprise dans le film, les personnes semblent comme hypnotisées par les écran de TV.

L’un des discours télévisuels d’alarme du groupe résistant : « Nos envies sont manipulées. Notre conscience est artificielle et s’apparente au sommeil ».

Les deux hommes ci-dessus ne comprennent pas ce qui se passe et considèrent l’homme qui parle à l’écran comme un vulgaire « pirate » qui ose interrompre leur programme télé (« parle à mon cul » s’écrit l’un deux). Leur esprit est déjà trop endormi. Carpenter souligne dans le film que les moins-que-rien sont victimes d’une double violence : une répression physique (scène de répression policière de Justiceville) et une soumission psychologique obtenue grâce à un contrôle de l’information et des méthodes d’induction
par effets subliminaux (à plusieurs reprises, les habitants de Justiceville souffrent de mal de tête du fait des perturbations dans le signal extraterrestre).

Voir (6) : Manipulation du système nerveux par des champs électromagnétique provenant d’écran.

La psychologie cognitive a en effet montré que « toutes les techniques tendant à provoquer un automatisme psychologique chez un être humain doivent viser à la fois
une augmentation de sa suggestibilité et la neutralisation de sa faculté de censure » (2).

On distingue plusieurs techniques :
Le viol psychique : pour toute atteinte illégitime portée au psychisme humain.
– La robotisation : pour le degré supérieur dans l’agression, la mise en esclavage psychique.
– La manipulation mentale : pour la technique permettant de perpétrer un viol psychique ou une robotisation.
– Le conditionnement ou la programmation pour les manipulations particulièrement destinées à la robotisation humaine

« L’hypnose peut agir en profondeur dans le sens dynamique aussi bien qu’inhibiteur, sur le psychisme comme sur le corps. Par une technique hypnotique, par une méthode complémentaire ou substitutive de l’hypnose, ou par une combinaison habile de plusieurs d’entre elles, les manipulateurs psychiques disposent de moyens d’action d’une efficacité redoutable ».

Dans Invasion Los Angeles, l’aspect science-fiction est certes bien présent, mais il reste peu expliqué. Il n’ y a pas de réelle volonté d’expliquer comment ça marche, tout comme il n’y a pas de crédibilité dans le déroulement du scénario : ainsi, comme par enchantement, Franck arrive à faire fonctionner la montre pour qu’il puisse se sortir (avec John) de l’impasse où il se trouvait ; le fonctionnement de la montre reste mystérieux. Toutes aussi mystérieuses sont les impulsions qui arrivent chaque seconde dans l’écran de TV. Le transport spatial est vaguement justifié par l’invention d’une « lentille gravitationnelle ».

On sait cependant que John Carpenter s’est toujours intéressé de près à la science et aux avancées technologiques qui le fascinaient. La science-fiction, avec l’horreur, est d’ailleurs son genre préféré. Aujourd’hui la réalité rattrape parfois la fiction : les fameuses ondes des aliens ne sont plus des inventions cauchemardesques et fantastiques, mais des hypothèses sérieuses de travail pour les scientifiques. Ainsi de nombreux travaux scientifiques sont menés sur la manipulation du cerveau humain (3).

4 – Un film de plus en plus d’actualité :

Le film se veut presque un documentaire sur la société US. Mais Carpenter souligne que rien à changer aujourd’hui et que c’est toujours le même situation. Selon lui, la situation s’est même dégradée du fait de la puissance économique et politique sans précédent des firmes multinationales.

Les médias :

They Live GodOn a vu que la télévision est le moyen principal de parvenir à modifier les comportements des citoyens. Mais il n’est pas le seul employé, et la presse n’échappe pas au contrôle des instances dirigeantes.

Aujourd’hui, il est de bon ton en France de critiquer, à juste titre d’ailleurs, la contrôle des médias américains par de grands groupes ainsi que le pouvoir de pression et de censure qu’exerce sur ces médias le gouvernement. En revanche, on parle moins de la situation de l’indépendance des médias en Europe, et en particulier en France, qui est loin d’être brillante.

Selon Reporters sans frontières, 18 pays siégeant aux Nations unies connaissent une situation « très grave » concernant le travail des journalistes. Dans les 171 autres Etats représentés, la situation de la presse est « correcte » dans 81 pays, « difficile » dans 90 pays.

Plusieurs ONG s’inquiètent du durcissement des lois dans les démocraties. Les menaces sur la liberté de la presse, selon l’IFJ (l’International Federation of Journalists), ne proviennent plus exclusivement des Etats dictatoriaux – même si la situation de la presse y est d’une gravité sans commune mesure –, mais aussi de « gouvernements qui ont agi trop vite dans l’élaboration des lois anti-terroristes ».(4)

En France, le groupe Dassault a annoncé jeudi 11 mars 2004 le rachat de 80 % de la Socpresse (Le Figaro, L’Express, 30 % de la presse quotidienne régionale…). Beaucoup redoutent notamment que cette opération soit pour Dassault un moyen de « relayer ses convictions politiques très marquées »

Interrogé dans l’émission La semaine de l’économie diffusée le 30 novembre 2002 sur France 2 – quelques mois après l’acquisition de 30 % de la Socpresse -, Serge Dassault répondait à la question de savoir s’il se réservait le droit d’intervenir plus tard, lorsqu’il augmentera sa participation :

« Je regarde un petit peu comment ça se présente… je ne critique pas les journalistes mais dans l’état d’esprit dans lequel on vit en France, on vit encore dans un système socialiste, un système droite-gauche ! c’est plus ça. ».

Ce rachat est une étape supplémentaire dans la stratégie d’industriels français d’investir dans les médias. Quatre hommes d’affaires essentiellement sont présents dans la presse : Bernard Arnault, François Pinault mais surtout Jean-Luc Lagardère et Serge Dassault (5).

Les démocraties modernes ne sont donc pas à l’abri d’un contrôle de l’information par des grands groupe industriels ou d’armements. Ce contrôle n’est certes pas total, mais la censure est un phénomène qui, bien loin de disparaître, tend à s’accroître. Il existe aujourd’hui un gouffre entre les enjeux réels et les informations données en pâture au public.

Le terrorisme :

They Live Bush« L’Etat d’alerte est redevenu normal » : phrase prononcée par le président du conseil d’administration. Les aliens considèrent les poches de résistance comme des zones d’émergence du terrorisme. La radicalité du film vient aussi de la légitimation de la lutte armée pour renverser un régime autoritaire, mais aussi de l’assimilation du terrorisme à une activité de résistance salutaire, à une lutte difficile pour le retour à la démocratie.

Depuis les attentats du 11 septembre, la notion de terrorisme s’est élargie : elle englobe, de manière classique toute activité liée à la déstabilisation, au renversement ou à la mise en place d’un régime, mais aussi certaines activités de groupes de pression ou d’ONG, désormais considérés comme subversifs car opposés à la vision et aux intérêts gouvernementaux.

Si les laissés pour compte de la mondialisation ne peuvent pas toujours faire entendre leur voix lors des réunions internationales et dans les principales organisations (ONU, G8, OMC, FMI…), d’autres peuvent s’exprimer, comme par exemple les alter mondialistes. Bien souvent les contestations populaires, pourtant de plus en plus massives, ne parviennent pas à avoir de véritable impact politique sur les décisions prises lors des négociations internationales. Ce ne sont bien souvent que des concessions symboliques et l’agenda international n’est que rarement modifié pour prendre en compte ces exigences populaires.

NOTES :
(1) Toutes les citations de Carpenter sont tirées d’interviews que l’on peut retrouver dans l’excellent coffret collector : collection Carpenter, les cahiers du cinéma
(2) L’homme, ce robot, Edmond Bernard.
(3) Sur la possibilité de contrôle à distance de tous les cerveaux humains par l’induction électromagnétique d’algorithmes fondamentaux, M .A. Persinger, paru dans Perceptual and Motor Skills, juin 1995, trad. Franck Nadaud. (texte assez technique, présent sur le web)
De l’application des Sciences cognitives : Les psychotechnologies et les armes « non létales ». Pour en savoir plus sur les psychotechnologies et le contrôle mental :
http://perso.wanadoo.fr/lemiroir/psytech.htm (on y trouvera aussi plein d’adresses utiles )
(4) Art. Le Monde, janv. 2002 Reporters sans frontières France : http://www.rsf.fr/rubrique.php3?id_rubrique=19
IFJ international : : http://www.ifj.org/default.asp?Issue=INFOSOC&Language=FR
IFJ Europe en français : http://www.ifj-europe.org/default.asp?Issue=EFJ&Language=FR
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(5) Art. Le Monde, 13 mars 2004
(6) Brevet n°6,506,148 : Manipulation du système nerveux par des champs électromagnétiques provenant d’écrans

(United States Patent 6,506,148 Loos – Janv. 14, 2003)

Résumé : Des effets physiologiques ont été observés chez un sujet humain en réponse à la stimulation de la peau avec de faibles champs électromagnétiques qui sont pulsés à certaines fréquences proches des ½ Hz ou 2.4 Hz, afin de provoquer une résonance sensorielle. Beaucoup d’écrans d’ordinateurs et TV émettent des champs électromagnétiques pulsés avec suffisamment d’amplitude pour provoquer une telle excitation, quand des images pulsées s’affichent.

Il est donc possible de manipuler le système nerveux d’un sujet en envoyant des images pulsées affichées sur un écran d’ordinateur voisin ou sur un ensemble TV. Dans ce dernier cas, l’image pulsée peut être contenu dans le programme ou bien elle peut être superposée en modulant un signal vidéo, soit comme un signal RF ou comme un signal vidéo. L’image affichée sur un écran d’ordinateur pourrait être pulsée efficacement par un simple programme informatique.

Pour certains moniteurs, des champs électromagnétiques pulsés capables de susciter des résonances sensorielles chez des sujets se trouvant à proximité pourraient même être générés alors que les images affichées sont pulsées avec une intensité subliminale.

Inventeurs : Loos, Hendricus G. (3019 Cresta Way, Laguna Beach, CA 92651).
N° de dossier : 872528
Déposé : 1er juin, 2001
Classification internationale : A61N 002/00, A61B 005/04, A61M 021/00
Classification américaine actuelle : 607/27, 600/545
Domaine de recherche : 600/9-27, 545 313/419 324/318 378/901 434/236
source : CAPT

Invasion Los Angeles affiche

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