Critique : « Le Redoutable » de Michel Hazanavicius (2017)

Le redoutable est un film de Michel Hazanavicius, il s’agit de l’adaptation du livre Un an après d’Anne Wiazemsky, paru en 2015.

Michel Hazanavicius s’attaque à une autre figure publique, aussi louée que controversée, il a été sélectionné en «Compétition officielle» et projeté en avant-première mondiale en mai 2017 au Festival de Cannes en compagnie des deux acteurs principaux, deux univers, deux sexes opposés, mais bel et bien deux jeux d’acteurs les réunissant dans une seule et même aventure, Stacy Martin et Louis Garrel.

Pour commencer, à titre personnel, je me suis retrouvé à valser entre deux atmosphères bien singulières, l’amour et la haine, le dégoût et l’empathie puis la surprise et le choc. En effet, ce film traite différents sujets autour d’un seul et même personnage : monsieur Godard, cet homme nous fait transiter d’un événement à un autre, des révolutions de mai 68 à la suspension du festival de Cannes cette même année.

Et c’est bel et bien grâce à un certain Michel Hazanavicius virevoltant d’imagination et ayant notamment réalisé The artist ou OSS 117 Rio ne répond plus, que vous avez découvert ou que vous allez découvrir les différentes facettes de la personnalité de Jean-Luc Godard, toutes aussi folles les unes que les autres, et jusqu’alors ignorées du grand public.

En effet, la réception de son film La chinoise va sonner comme un coup dur pour le réalisateur, remettant tout en question. Michel Hazanavicus mêle aussi bien le fond que la forme, tout comme l’histoire de cette France révolutionnaire et l’histoire de Godard, ils ne font qu’un.

Nous nous glissons instantanément dans cette crise de mai 68 qui mêle à la fois l’essor de la gauche et du communisme puis les dangers que ces manifestations ont entraîné, sans parler du cri libérateur poussé après la démission du président Charles de Gaulle, suite au référendum. Louis Garrel quant à lui reste impassible, infatigable, débordant d’imagination et de ressource, ne jouant pas merveilleusement bien, mais jouant vrai – et c’est bien ça le plus important.

Monsieur Hazanavicius reste subjectif dans certains choix de plans chargés ou non en décors. Plus plus impressionnant encore, il crée plusieurs fois dans le film des mises en abîmes toutes aussi bien imaginées les unes que les autres.

Et la, vous me direz « Comment la mise en abyme se manifeste telle ?! ».

Cette mise en abyme se manifeste d’une manière plutôt original, inédite. En effet, lors d’une scène opposant les deux acteurs principaux, Godard traite le sujet du nu au cinéma face à une femme, la sienne, qui rêve de décrocher son premier rôle à l’écran. Eux deux, discutent de l’importance du nu et du dégoût que cela provoque chez certains, et pour ma part je pense qu’il est inutile de rappeler que cette discussion mêle à la fois humour et vivacité d’esprit, car les deux acteurs lors de cette scène sont totalement nus.

Un Godard se transformant peu à peu, passant de réalisateur, à spectateur jusqu’à devenir l’acteur de sa propre destinée. Telle est sa vie à bord du redoutable.

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