Critique ciné : « Cloud Atlas » des frères Wachowski (2012)

Par Éléanor Cosmic.

Cela faisait un petit bout de temps que j’attendais le nouveau film réalisé par les Wachowski. Pas parce que Larry a changé de sexe, pas non plus parce que j’ai lu le bouquin dont « Cloud Atlas » est adapté, et encore moins parce que j’ai aimé leurs derniers films.

D’ailleurs pour être honnête, sans compter l’honorable Bound et le très respectable V pour Vendetta qui sont d’authentiques collaborations, je n’avais aimé jusqu’à présent que le premier volet Matrix, et été restée perplexe devant les autres bouses superficielles qu’ils avaient réalisées par la suite (vous excuserez mon langage très chers Andy et Lana, je ne me permettrai pas de telles familiarités si je ne vous portais pas dans mon cœur).

Pour moi, les suites de Matrix touchent du doigt l’insipidité profonde par excellence, et après Speed Racer, j’ai même cru durant une longue période que les réalisateurs étaient en réalité des jacky détestables qui ne devaient leur succès critique passé qu’à George Orwell et Moebius.

Mais soyons réalistes, après une œuvre comme Cloud Atlas, traiter les Wachowski de la sorte relèverait d’un comportement hérétique (oui, ça m’arrive parfois, je vous l’accorde). On peut également féliciter le très talentueux Tom Tykwer, qui forme la troisième roue du duo cité ci dessus, bien plus médiatisé.

CLOUD ATLAS

Il est entre autre à l’origine de Cours Lola, Cours que je vous conseille vivement, et de l’adaptation du Parfum. Mais revenons en à nos moutons, ou plutôt à nos nuages : pouvoir capturer l’essence même du récit et la retranscrire de façon si puissante à l’écran, dans une œuvre ou des personnages si différents font face à de tels enjeux, qui nous parlent de vie, d’humanité et de liberté…

Cela relève du génie. Car il faut faire preuve d’une sensibilité hors norme pour atteindre un niveau de compréhension tel qu’on peut s’approprier autant de caractères et schémas narratifs. Un lien de parenté, un trait d’union affectif, une tache de naissance… « De la Matrice à la Tombe, les hommes sont liés aux autres, passé et présent. Et par chaque crime et chaque bonne action, nous formons notre avenir. »

Cloud Atlas est une œuvre Totale, un récit dont l’univers englobe un espace temps quasiment infini, et dont les intrigues sont liées par une suite de cause à effet insoupçonnable et pleine de surprises qui découlent des agissements des personnages. Cloud Atlas n’est pas un film choral ordinaire, il est pour moi la définition même du récit et du drame.

Chacun des segments du récit est comme une branche, toutes connectées au même tronc, et qui vaut pour moi tous les Tree of Life réunis. J’en ai maintenant terminé avec les métaphores écolo et je vous quitte sur une touche qui l’est un peu moins alors qu’on m’annonce à l’oreillette que le film aurait coûté près de 100 millions de dollars.

Ok, les effets spéciaux sont grandioses même sur ma télé, ok Cloud Atlas est à la fois un film de costumes et un film de SF, ok il faut bien payer des droits à l’écrivain David Mitchell… Mais sérieusement, on pourrait pas choisir de parfaits inconnus au casting la prochaine fois ? Des gens moins chers et plus frais ?

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