Cours de cinéma en ligne : Sur la convergence des Arts !

Pourquoi parler d’une convergence des arts ? La question introduit tout d’abord la notion d’une séparation initiale.

Actuellement, il y a un jeu à poser la question, notamment grâce au numérique qui change la définition ancienne des arts.

Le rapport entretenu avec la musique aujourd’hui n’a rien à voir avec elle entretenue au 19éme siècle. On pensait qu’il s’agissait là d’un art total.

Quels sont donc ces nouveaux déplacements ? Outre le numérique, on peut aussi questionner le réseau et la réticulation mais dans un autre contexte que l’informatique et le web.

1. Quelques grandes divisions :

Kant va diviser les arts en trois grands secteurs : le mot, le geste et le ton.
– Le mot : l’art de la parole (poésie, éloquence)
– Le geste : l’art figuratif (la structure et l’architecture) et l’art de l’apparence sensible (la peinture et le jardin).
– Le ton : l’art du beau jeu des sensations (la musique et l’art des couleurs).

Dans cette distribution, on ne retrouve pas les distinctions habituelles des arts.

Hegel divise les arts selon la part de spirituel qu’il y a en eux, de la plus matérielle à la plus spirituelle : architecture ; peinture ; musique ; poésie. L’art tend vers la philosophie car c’est la plus spirituelle des choses sur terre.

Aristote fait une opposition à partir du drama (à peu près comme la représentation). C’est l’opposition entre l’opsis et le drama .

L’opsis c’est le spectacle, la mise en scène. Ensuite vient le melos qui doit être subordonnée au drama, alors que le drama devrait être en premier lieu.

2. Le cinéma

Selon Jacques Rancière, le cinéma hérite de la défiguration esthétique des arts du 18éme siècle et au drama. C’est une réflexion sur le genre des arts. Rancière dit qu’on pourrait classer et diviser les arts selon le melos. L’opsis étant du domaine de l’énigme et le melos celui du charme (la musique ayant la possibilité de charmer, de mettre en transe).

L’énigme c’est l’art plastique qui oblige à réagir pour répondre à ce qui est proposé.

Vachel Lindsay est un des premiers à avoir écrit un texte théorique sur le cinéma. C’est un texte de 1915 qui n’a jamais été traduit en français : The Art of the Moving Picture.

Sa classification des films rappellent ce que fera Deleuze plus tard :

  • La splendeur : des paysages, le merveilleux où les gestes sont chargés de sens. C’est le Plan Général.
  • L’intimité : c’est ce qui touche plus aux affects aux émotions. C’est la proximité, le Gros Plan.
  • L’action : course à l’extérieur. C’est le Plan Moyen.

Ce ne sont pas ici des espèces d’art mais des modes d’existence qui peuvent entrer en concurrence, se croiser. On peut rapprocher
cela de la synesthésie : possibilité que les sens ne soient pas séparés mais se croisent. On retrouve cette volonté synesthésiste chez les avant-gardistes. Rapproché cela d’un art total
comme l’opéra, la musique. Ce tout essaye peut-être de recréer une mythologie commune. Au niveau du cinéma, il recherche sa dimension mythologique Via l’affect qu’est la nostalgie.

Youssef Ishaghpour : Le cinéma a pris la suite de l’opéra, c’est un art artificiel qui se situe entre l’opéra et la télévision Maurice Blanchot :

Penser l’écriture comme sa séparation de l’image :

L’entretien infini, Blanchot. Gallimard.

Selon Elie Faure, on peut attendre du cinéma selon lui qu’elle est la plus grande invention morale et sociale depuis l’invention du Christ.

La cinéplastie et machinisme. Son point de comparaison le plus fort sera cinéma et architecture (comme le feront ensuite Benjamin et Deleuze).

3. Etudier le mode d’insertion de tel ou tel œuvre d’art dans un film et étudier, les effets et les enjeux de cette insertion.

Extrait, Pierrot le fou, Jean Luc Godard.

« Jean Paul Belmondo cite un passage de Vélasquez d’Elie Faure ».

Il ne s’agit pas de s’intéresser aux objets constitués mais à ce qui est forme. Seul le cinéma est capable de montrer ces choses qui surgissent.

Passion. Histoire d’un cinéaste polonais qui vient tourner en suisse une superproduction mettant en scène des tableaux vivants.

Pour Godard, ce qui est vivant, un tableau c’est quelque chose qui incorpore en lui une multiplicité de temps.

L’origine du drame baroque allemand, Walter Benjamin. Flammarion, p40 : sur Godard.

L’origine n’est pas un commencement mais un début perpétuel. Une œuvre d’art est toujours à l’origine.

Un affect c’est quelque chose qui met hors de soi, l’individus met son identité en cause : l’émotion c’est du préindividuel. Lorsqu’on communique vraiment c’est le préindividuel qui se conjugue.

C’est le transindividuel ‘ce qui en survit mais ce quelque chose qui est notre mode de présence même après sa disparition. C’est avec cela que les autres (famille, amour) a eu un rapport) qui est communicant.

Le guépard, Visconti.

Ce qui devient évident dans la mise en scène c’est ce qui se passe entre et peut circuler entre eux. Ce qui important c’est filmé le tans-individuel, ce qui se passe entre.

26/11/04 – Michel Bouvier

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